Arbre sans famille

Arbre sans famille

Je revenais d’une courte promenade en terres audoises, non loin du magnifique village de LAGRASSE. Le soleil tape lourd mais la lumière commence à progressivement s’estomper, il est presque 20h00 et il ferait déjà nuit là où j’habite, de l’autre côté de l’Atlantique. Je sillonne les Corbières en voiture, redécouvrant les paysages de mon enfance. Ces paysages que l’on néglige à l’adolescence et qui nous manquent la trentaine passée, nostalgie d’une magnifique jeunesse passée au beau milieu du Sud de la France.

Le soleil commence à se coucher, le ciel s’embrase et les vignes environnantes n’ont jamais été aussi belles. Je n’ai jamais été autant nostalgique de mon Sud natal, et de-même aussi peu habitué aux presque quarante degrés de cette fournaise endiablée. Près de MONZE, un vieux cimetière attire mon attention et il est l’heure d’envoyer une putain de photo souvenir comme on les aime. Comme d’habitude, un coup d’œil à 360° pour ne rien manquer, s’imprégner de cette ambiance d’été orangée. Au loin un arbre seul, sans famille, fusille mon regard. La solitude incarnée.

Trois jours plus tard, un terrible incendie ravagera 900 hectares de pinèdes et de végétation. L’enfer déchainé pour, très certainement, une clope égarée par d’imprudents vacanciers. Nous ne le saurons jamais. Seul ce solitaire enraciné pourra témoigner, de cette immense douleur de voir ses semblables bruler.

« Arbre mon ami vert, ne pars pas en enfer. » – Christian, 10 ans.